Avoir le vertige

J’avais 16 ans. Je perdais conscience partout, n’importe quand. Le monde paniquait, mais mes amis avaient fini par trouver ça normal. Je me ramassais à l’hôpital. Ma pression était basse. Quelques tests plus tard, on me donnait mon congé. J’étais en parfaite santé. J’avais même développé une phobie de me retrouver à l’hôpital avec des bobettes qui fit pas avec mon soutien-gorge. J’avais donc tooouuujours le kit parfait pour être certaine, au cas où. Trêve de détails croustillants, un médecin m’avait quand même prescrit des narcotiques parce que, selon lui, j’avais un trouble neurologique. Y a de quoi avoir le vertige!
LES PERCEPTIONS Quand on parlait de moi, on m’identifiait comme la fille qui perdait connaissance. « Elle n’a pas de santé », « Elle fait ben trop de sports! », « Elle veut juste attirer l’attention! », « Ça s’peut pas perdre conscience comme ça, elle doit faire semblant des fois… ». Même si je savais que c’était des commérages, quand tu ne sais pas ce que tu as, ce qui se passe avec ton corps, tu finis presque par te trouver moche.
LA DÉCOUVERTE
Un jour, alors que je suis en réunion dans le bureau de Marcel Aubut, ça me pogne : je suis étourdie. Je ne peux pas m’allonger, ça tourne, ça bourdonne dans mon oreille droite, j’ai mal au cœur… qu’est-ce que je fais? « Je vais aller à la salle de bain, ça va peut-être passer… ». Je me souviens que j’étais assise sur la toilette et que devant moi, sur le mur, il y avait une feuille avec les dates de changements d’huile de ses bolides. Et là, BAM! Je perds conscience. Beding! Bedang! Je finis par revenir à moi-même, à ouvrir la porte où j’avais 3 paires de yeux qui capotaient leurs vies!
Je me retrouve à l’hôpital (oh quel punch!). Mais cette fois, j’ai un ORL (un médecin en oto-rhino-laryngologiste) devant moi qui me prend par les deux épaules et qui me dit : « Mme Vaillancourt, à partir d’aujourd’hui vous allez vous déguiser en gars. Vous avez la maladie de Ménière et vous devez contrôler votre niveau de stress ». Pas encore le maudit stress! C’est aussi là que j’ai appris que j’avais perdu 10% de l’audition de mon oreille droite.
(Ah oui! Se déguiser en gars signifie ne pas s’en faire avec un rien, faire semblant de ne pas voir les enfants qui partent avec 2 bas pas pareils, ne pas se sentir coupable de ne rien faire des fois, … Bref, faire comme un gars!)
MAIS C’EST QUOI LA MALADIE DE MÉNIÈRE?
(Ça c’est le bout un peu scientifique, mais fort intéressant!)
La maladie de Ménière (ou syndrome de Ménière) se manifeste par des crises de vertige imprévisibles dont la fréquence varie et qui s’accompagnent de sifflements et de bourdonnements d’oreilles (acouphènes) ainsi que d’une baisse d’audition. Le plus souvent, une seule oreille est atteint
Il s’agit d’une maladie chronique. Au cours des premières années de la maladie, les attaques de vertige tendent à s’intensifier. Puis, avec le temps (de 5 ans à 10 ans), elles se font plus rares et leur intensité s’atténue progressivement. Au début, une seule oreille est généralement atteinte, mais près de la moitié des personnes présentent des symptômes dans les deux oreilles au bout de quelques années. Perso, c’était très fréquent jusqu’à l’âge de 26 ans. J’ai eu ma fille, puis les crises se sont espacées. Aujourd’hui, je sens venir les très rares crises et je sors immédiatement mes trucs. Je vous en parle plus loin.
La maladie de Ménière apparaît le plus souvent entre 40 ans et 60 ans, même si des cas ont été répertoriés chez les enfants.
LES CAUSES
Les causes de la maladie de Ménière demeurent inconnues. Il s’agit d’une maladie touchant l’oreille interne, c’est-à-dire la partie la plus profonde de l’oreille qui assure l’audition et l’équilibre. Lorsque la cochlée et le vestibule se remplissent de liquide, l’endolymphe, la pression augmente et ça empêchent les sons d’être perçus correctement et ça brouille les signaux d’équilibre envoyés au cerveau. Ainsi, durant une attaque de vertige, des renseignements contradictoires parviennent au cerveau, comme si le corps était à la fois arrêté et en mouvement. C’est vraiment perturbant!
Les scientifiques ne savent pas ce qui cause l’augmentation de pression dans l’oreille interne. Plusieurs hypothèses ont été émises :
Réaction à une blessure à la tête ou à certaines infections,
Allergie ou intolérance alimentaire.
Dérèglement du système immunitaire (mécanisme auto-immun).
Mais il semble que les éléments suivants puissent déclencher des crises de vertige chez les personnes atteintes de la maladie. C’est mon cas.
Une période de stress émotionnel élevé.
Une grande fatigue.
Des changements de pression barométrique (en montagne, en avion, etc.).
L’ingestion de certains aliments, comme ceux qui sont très salés ou qui contiennent de la caféine.
Helllllo! Qui, entre 25 et 55 ans, n’est pas un minimum stressé, fatigué? Il devenait quand même impératif de corriger mon hygiène de vie générale avec une alimentation saine, un minimum d’exercice, une meilleure gestion du stress par des techniques de respiration et de relaxation. Goood! Ça marche! Mais la vie, c’est la vie, et je ne suis pas en permanence en mode vacances. Alors il faut trouver des solutions pour les semaines normales.
Pour l’instant, aucune des hypothèses de causes n’a été formellement validée. Il n’existe pas non plus de traitement permettant de guérir la maladie de Ménière, mais les symptômes peuvent être soulagés efficacement dans la plupart des cas. En ce qui me concerne, je prenais un médicament appelé SERC. Je prenais, parce que j’avais des effets secondaires qui ne me plaisaient pas et que maintenant je contrôle les symptômes.
LES PERSONNES À RISQUE
Les personnes dont un membre de la famille est atteint de la maladie de Ménière. Il existe en effet une prédisposition génétique à la maladie. Certaines études indiquent que jusqu’à 20% des membres d’une même famille peuvent être atteints de la maladie.
3 fois plus de femmes que d’hommes en sont atteints.
Et vous savez quoi? Ma grand-mère maternelle a vécu le même scénario que moi toute sa vie sans jamais qu’un médecin ne pose un diagnostic :(
MES TRUCS
La cohérence cardiaque.
Bouger.
«Me déguiser en gars».
Consommation minimale de sel.
2 cafés max par jour.
Boire plus d’eau.
Prise de suppléments naturels à base de vitamines et minéraux de sources végétales riches en EPA/DHA, sur une base régulière.
Utiliser les huiles essentielles pour diminuer le stress et l’œdème.
LES HUILES ESSENTIELLES
Le syndrome de Ménière est lié à l’oreille interne. Utilisez les huiles essentielles pures en léger massage autour de l’oreille. NE PAS METTRE D’HUILE ESSENTIELLE DIRECTEMENT DANS L’OREILLE. Vous pourriez endommager vos muqueuses.
Pour les VERTIGES : Encens, Romarin, Ylang ylang, Gingembre.
Pour l’EODÈME : Cyprès, Citron, Citronnelle, Baie de genévrier, Pamplemousse.
Pour l’ACOUPHÈNE : Hélichryse, Basilic, Cyprès, Baie de genévrier.
Pour les désordres AUTO-IMMUN : Citronnelle, Thym, Gingembre.
Toutes les huiles permettant de se détendre, de réduire le stress et l’anxiété devraient être utilisées quotidiennement sur la nuque et les cervicales par un massage plus profond, en expirant longuement : lavande, encens, bois de cèdre, rose, romarin, ylang ylang et bien d’autres! Renouveler 2 à 3 fois par jour en état de crise et régulièrement en prévention.
Pas facile à comprendre, à vivre. Ça donne le vertige, oui. Mais comme plusieurs solutions naturelles nous permettent de réduire les symptômes, voyons la maladie de Ménière comme une obligation de prendre vraiment soin de soi.